La fourrure animale est une mode entachée de sang et de produits toxiques… gardant pignon sur rue. Stop ! Malgré le strass et le discours de l’industrie, notre action gagne !
Au printemps 2019, One Voice espère accueillir en France les partenaires qu’elle représente dans notre pays pour l’active coalition internationale Fur Free Alliance (FFA). Ce sera l’occasion d’informer, de médiatiser ici ce qui prévaut déjà dans tant d’autres pays, et d’enclencher des actions fermes afin que le plaisir de la mode ne soit plus lié à des souffrances animales injustifiables, mais responsable et sans cruauté. Rappelons qu’en novembre dernier, la FFA a produit une étude scientifique sur des vêtements avec fourrure naturelle achetés dans les beaux quartiers chinois… révélant des concentrations de produits toxiques 250 fois supérieures aux normes autorisées.
Assortie d’un appel de chercheurs et universitaires de renom, elle appelait nos gouvernants à une vigilance accrue sur l’exposition des consommateurs à des produits et accessoires pouvant avoir des effets dévastateurs sur la santé et l’environnement. Formol, chrome VI, alkylphénols, phénols chlorés, éthoxylates et colorants azaoïques sont autant de produits toxiques employés pour traiter les peaux animales. L’étude chinoise de notre partenaire local ACTAsia s’inscrit dans la continuité de plusieurs autres menées en Europe accréditant des concentrations chimiques supérieures aux plafonds légaux.
Au vu de ces résultats, un toxicologue néerlandais, le Pr Jacob de Boer (Université de Vrije, Amsterdam), s’est ému : « Les cols de fourrure attachés aux capuches de vêtements offrent au contact direct de la bouche et de la peau de l’enfant une exposition à des produits chimiques tels les éthoxylates, qui peuvent être directement absorbés dans le sang, trouver leur chemin dans le corps, être stockés dans les cellules graisseuses et développer des effets toxiques chroniques 20 ans plus tard ! »
Une prise de conscience ?
Les acteurs de la mode s’engagent sur le chemin de l’éthique (plus de 450 enseignes ont rejoint notre programme Fur Free Retailer) et cela va s’accélérer ! Jean Paul Gaultier, interrogé par Canal+ le 10 novembre sur l’usage de cuir et fourrures, a déclaré : « Je vais remédier à cela […], il y a d’autres moyens de se réchauffer […] La façon dont on tue les animaux est absolument déplorable. » En décembre, c’est Chanel qui a annoncé ne plus utiliser de fourrure animale ou de cuirs exotiques (crocodile, serpent, lézard, galuchat). Karl Lagerfeld l’avait dit : « Vous ne pouvez pas être faussement chic, mais vous pouvez être chic en portant une fausse fourrure. » Son directeur de la mode a précisé qu’il devenait impossible de se procurer de telles matières en respectant leurs critères de qualité mais aussi d’éthique. Dont acte. La haute couture française s’engage : notre label FFR espère d’autres succès prochains.
En France, on élève encore des visons en masse – 100 000 par an – pour les dépecer.
À ces ralliements de poids s’ajoute une vague de fond : celle de la nouvelle génération de créateurs. Ils ont vu naître dans leur enfance les mouvements de protection animale et n’ont pas cédé à l’appel de l’industrie, proposant pourtant dans les écoles de stylisme soutien, matières premières, réseaux… Selon la filière, la fourrure serait un produit écologique (les victimes étant des animaux, le produit est naturel), éthique (les animaux sont bien traités avant d’être mis à mort) et éco-responsable (on ne vous parle pas des tonnes de lisiers et des produits chimiques). Semble-t-il, une campagne autoproclamant la fourrure naturelle comme éthique, écologique et biodégradable a elle aussi été rejeté par les autorités régulant l’éthique publicitaire. Bravo ! Reste que sur le terrain, c’est-à-dire notre sol, on élève encore des visons en masse – 100 000 par an – pour les dépecer. Aussi One Voice agit.
Aline, 30 ans, a lancé Aline’s Fashion, jeune marque spécialisée dans la fausse fourrure implantée dans les Hauts-de-France. Sensible à la cause animale, diplômée ESMOD en 2009, elle a choisi la fausse fourrure pour créer vêtements et accessoires sans cruauté Made in France, puis a cherché à obtenir un label, via One Voice, son association de coeur. « Je suis donatrice depuis mes huit ans! […] Sur les salons, beaucoup de personnes me disent qu’ils sont engagés, mais ont un col en vraie fourrure sur leur blouson d’hiver. […] Il y a un vrai problème d’étiquetage et d’information. C’est pourquoi le label est si important pour moi, pour apporter une garantie supplémentaire à mes clients, tout en sensibilisant les autres. » www.aline-fashion.fr
Les créateurs de VGTL (prononcez végétal), ont de leur côté opté pour le label Animal Free, lancé par notre partenaire italien LAV et développé en France par One Voice, dont l’ultime degré sanctionne des produits sans aucune trace d’origine animale. Issu d’un projet participatif, cette entreprise française réalise des collections « tendance urbaine » de textiles, de chaussures, en cotons bios, fibres synthétiques issus du bois (Modal, Tencel) ou plastique recyclé. Un projet 100% éco-responsable ! www.vgtl.co
Opération "Terrain" inédite
Dans sa lutte contre les élevages de visons opérant en France, One Voice vient de mener une opération inédite : la visite d’un huissier dans une « ferme à fourrures », celle d’Émagny (25), l’un des six élevages français où nous avions enquêté il y a deux ans.
Ayant demandé à s’agrandir en avril 2017 (pour 18 000 visons), cet élevage plusieurs fois condamné pour irrégularités nous retrouve donc sur place. L’éleveur dit avoir fermé (son autorisation a détenir des visons a été annulée), mais en mai dernier il a néanmoins déposé un recours contre l’arrêté préfectoral lui refusant l’extension… Main sur le coeur, le propriétaire explique que les seuls 32 derniers visons sont là pour compenser sa nostalgie de son ancienne activité… Méfiance, car les stocks de cages vides et neuves, prévues pour agrandir l’exploitation, sont bien visibles. Le propriétaire convient que les visons, d’origines diverses, occupent des cages individuelles sans aucun enrichissement. À part la bouillie alimentaire jetée sur le haut de chacune… ou encore ce cadavre d’animal mort, juste déposé sur sa cage.
Ailleurs, un vison souffrant d’un vilain abcès entre cou et thorax, non soigné, pointe son museau vers les visiteurs. On entend la toux rauque d’un troisième… Le volume d’excréments est énorme malgré le peu d’occupants : à l’évidence, aucun nettoyage n’a été réalisé depuis longtemps. André Ménache, consultant vétérinaire pour One Voice, assiste à la visite. Il s’inquiète aussi de la santé du chien de l’éleveur. Réponse : le vétérinaire local a été radié et aucun autre n’officie actuellement. Pratique, pour justifier le peu de soin accordé aux animaux, à tous les animaux. Niveau de réponses, état des lieux… Pour le vétérinaire accompagnant l’huissier, il règne ici un mépris évident des règles de protection dans les élevages : « Les conditions de détention ainsi que l’état sanitaire des animaux mènent à mon avis à une seule conclusion : celle de confisquer ces animaux et de les confier à un refuge ou à un sanctuaire en capacité de fournir les conditions nécessaires à leur bien-être, et cela sous supervision vétérinaire. » Nous ne lâcherons pas l’affaire, ni le dossier, et d’autres initiatives se préparent !
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