Entre décembre et février derniers, trois rassemblements citoyens ont été organisés devant l’enceinte de Marineland grâce à l’accueil chaleureux et actif du Groupe Anti Captivité. Avec succès, merci à tous !
Inouk, Wikie, Moana et Keijo, les orques détenues par Marineland (06), objets d’un transfert vers la Chine ? One Voice a fait barrage. C’est d’un sanctuaire que ces martyrs ont besoin.
L’alerte est venue de Parques Reunidos, un groupe espagnol de parcs de loisirs, y compris zoologiques. L’une de nos consultantes, spécialiste mondiale des cétacés, la Dre Ingrid Visser, a eu vent fin 2019 d’un projet de transfert des quatre orques nées captives à Marineland (filiale de ce groupe depuis 2006). Destination : l’île d’Hainan, au sud de la Chine, par avion-cargo au départ de Nice.
Quatre destins brisés
Le dernier Noé vous a conté la tragédie d’Inouk, 21 ans, la plus âgée de ces quatre orques détenues en France, à Antibes, dont l’existence n’est qu’un enchaînement de tragédies. Wikie, sa demi-sœur, a perdu toute joie depuis son insémination forcée alors qu’elle avait à peine huit ans et son accouchement prématuré de Moana. Keijo, fruit de l’inceste car issu en 2013 de l’union de Wikie et de son demi-frère Valentin, est né bien trop tôt après son frère Moana. Sa mère l’a repoussé et il a depuis vu mourir sa grand-mère, puis son père. Toutes ces orques sont nées à Antibes et restent livrées aux affres de la captivité, une aberration pour ces êtres si sociaux faits pour le grand large. Alors, pour de mercantiles petits accords, ce nouveau drame ne pouvait avoir lieu, car la Chine serait encore pire pour elles…
Mobilisation avec le maire de Nice
Au cœur d’une forte activité médiatique (presse, radio, télévision), notre pétition en ligne a très vite réuni plus de 50 000 signatures contre le départ de ces orques, finalement françaises, vers un destin de misère accrue à l’étranger. Ingrid Visser s’est, elle, directement adressée au président Macron par courrier doublé d’un rapport sur les parcs à thème marins chinois. Le 22 décembre, l’action devant Marineland a réuni de nombreux militants et associations afin d’interpeller les élus locaux, également alertés par courrier. Le maire de Nice, Christian Estrosi, a d’ailleurs intercédé auprès de la direction de Marineland. Laquelle a finalement juré, main sur le cœur, qu’aucun transfert n’était prévu… pour 2020.
Soulagement ? Pas vraiment. On se rappelle le très récent épisode de la centaine d’orques et bélougas capturés en mer d’Okhotsk (Russie), libérés à la demande du public et sur décision « patriotique » du président Poutine, malgré les enjeux financiers à l’œuvre. Cette source étant tarie, les Chinois se tournent activement vers qui détient des orques en captivité afin d’alimenter leurs bassins en construction. Pour Marineland, ce serait une bonne opération financière, surtout si l’État entend nos vœux répétés de modifier les règles de détention des cétacés. Alors victoire, mais pas de répit : nous restons sur nos gardes et auprès des quatre condamnées : notre détermination est à la hauteur de ce qu’elles endurent !
Un bien sombre business
Même si l’arrêté novateur signé en 2017 par Ségolène Royal a été escamoté au profit de l’industrie des delphinariums, nous avons toujours, en France, les moyens d’observer, de manifester et d’aller en justice si nécessaire, pour défendre les captifs. Ceci serait presque impossible en Chine, l’un des pires pays en matière de protection animale (le bien-être animal n’y a pas de définition officielle) et qui possède pourtant 80 parcs à thème marins, plus 27 en construction. En 2019, plus de 1 100 mammifères marins y étaient exploités, dans une surveillance sanitaire minimale, sans guère de contrôles ni suivi officiel des naissances et décès… mais avec une pression maximale sur les rares associations citoyennes s’opposant à cette furie destructrice.
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