La libération de l’éléphante Maya a-t-elle ouvert la boîte de Pandore ? Le lobby des cirques exploitant des animaux se montre très actif, voire agressif, dans la défense de ses intérêts. Bien évidemment au détriment des captifs et de leur suivi.
Tout d’abord, des nouvelles de Maya… Rappelons que dans ce combat que mène One Voice depuis des années, les autorités de l’État ayant acté sa libération n’ont finalement pas entendu notre association qui avait pourtant organisé son placement en semi-liberté dans un sanctuaire situé en France. C’est un zoo italien, choisi par le cirque qui la détenait, qui accueille Maya pour sa fin de vie.
Pourquoi ce choix, alors que nous proposions une solution proche et entourée de toutes les garanties d’accueil, y compris vétérinaires ? De source officieuse, nous savons que cela aurait créé un précédent fort nuisible aux cirques avec animaux : laisser Maya en France, confiée à l’association qui l’a tant défendue, rendre visible sa nouvelle liberté au public si nombreux qui l’a soutenue, cela aurait été un exemple trop criant. D’autres portes auraient pu s’ouvrir… Non, plutôt que de la rendre héroïne de chair et d’os, bien vivante, on l’a portée au loin, dans le zoo milanais d’un circassien sédentarisé, qui a dû se frotter les mains d’accueillir son unique éléphant.
Un suivi constant
Même si la victoire eût pu être plus belle encore, nous sommes heureux que Maya, qui est si âgée, n’ait plus à subir les transports routiers et le bitume des parkings, juste la visite de quelques curieux à partir de 10 h du matin… One Voice n’est pas du genre à lâcher ses protégés : nous avons demandé à nos partenaires italiens d’obtenir des nouvelles de sa santé auprès du zoo local. Silence radio. Alors, pour celle dont nous craignions déjà le décès l’an dernier (si faible, si malade, si abîmée par des décennies dans le cirque), nous avons dépêché nos enquêteurs sur place. Ils ont vu Maya s’activer, manger du foin, marcher, se frotter, jouer avec l’eau… Ô certes elle est seule, trop âgée pour être socialisée, et d’une santé très fragile. Mais nous savons qu’elle a passé un été différent, plus heureux. Si ses jours sont comptés, chacun d’eux passé loin de son camion-cage est une petite victoire, et nous resterons auprès d’elle, jusqu’au bout.
Les attaques de trop
Quand l’étau se resserre… les coups partent. Le 2 septembre, avec autorisation de la préfecture, notre équipe et nos militants sont allés à Narbonne exprimer leur soutien aux animaux détenus par le cirque Franck Muller, en particulier l’hippopotame Jumbo. Ils ont été agressés, des coups portés, du matériel a été cassé. L’extrême violence subie, filmée en une vidéo disponible sur notre page Facebook, s’est assortie d’allégations aussi mensongères que ridicules proférées par la direction du cirque (des coups portés à son fils de 12 ans, une tentative irresponsable de libérer les animaux).
Aussi déterminée soit-elle, One Voice a une éthique irréprochable dans ses actions. Si les cirques tentent de diaboliser leurs opposants par tous les moyens, nous espérons que le bon droit (y compris celui de manifester) sera entendu.
One Voice a fait un travail titanesque pour organiser, sur demande administrative, le transport des lions saisissables dans le cirque les détenant illégalement (vétérinaires spécialisés, frêt international, lieu de quarantaine, etc.). Pourquoi ce travail, aujourd’hui qu’ils ont disparu des écrans, et où sont-ils, dans quel état ?
Ces lions exhibés, puis escamotés
Début juin, One Voice recevait un appel dénonçant l’irrégularité de situation de trois lionnes détenues par le cirque Italiano. Nous suivions ce cirque n’offrant à ses félins qu’un parc de « détente » monté à même le bitume brûlant, sans eau fraîche ni ombrage. Mais cette information signifiait tout bonnement la possibilité de saisir Bébé, Bellone, Caroline, Nelson et Mandela.
Sentant le vent du boulet, le cirque a répandu de fines couches de sciure sur l’espace détente des lions… puis ceux-ci ont fini par se volatiliser. Sont-ils cachés en attendant que leurs papiers soient régularisés ? One Voice va rester aux aguets, même si la saison estivale s‘achève. Nous retrouverons ces lions et serons très attentifs à leur parcours administratif, car il est impensable que l’État puisse régulariser après coup des situations passibles d’infractions.
Sultan (défendu par One Voice, plus de 92 000 personnes ont signé la pétition visant à le libérer) est lui aussi désormais introuvable. Nos enquêteurs, pour s’assurer de sa bonne santé, ont pisté en vain tous les sites possibles où il pouvait avoir été caché. Les réseaux circassiens sont vastes et solidaires. Nous devrons donc en passer par des actions en justice, toujours délicates, pour retrouver la piste des lions, car enfin les animaux ne sont pas des objets que l’on escamote comme dans un jeu de bonneteau !
Voilà également pourquoi nous sommes aussi aux côtés de Loïc Dombreval, ancien maire de Vence (Alpes-Maritimes), ex-vétérinaire, député à la tête du groupe d’études parlementaire sur la condition animale. Il est lui aussi dans le viseur des lobbies circassiens, globalement pour ses prises de position pro-animaux, mais en particulier pour un arrêté municipal anti-cirques avec animaux pris à Vence sous son mandat. One Voice s’est portée solidaire de ce combat devant la cour administrative d’appel de Marseille. Afin que les attaques infondées cessent, et que la liberté de vivre et de pensée soit, pour les animaux détenus comme pour les humains, défendue.
En savoir plus sur la catégorie En campagne
Fonds d’Actions Solidaires Australie
Les lanceurs d’alertes doivent-ils donc être privés de moyens d’agir ?
Visons : la ferme de l’horreur
C’est le récit d’une saisie qui aurait pu être retentissante. Jumbo, star malgré lui du cirque Muller, n’a pas pu être …
Oiseaux « de chasse », le scandale !
C’est le récit d’une saisie qui aurait pu être retentissante. Jumbo, star malgré lui du cirque Muller, n’a pas pu être …