Chiens de chasse hors saison : des destins souvent oubliés…
La France, plus complaisante que jamais envers les chasseurs, étend leurs droits et leurs ravages. La vie sauvage n’est pas l’unique victime.
Toujours plus de cibles, sur des périodes toujours plus longues, sans oublier le plomb et le plastique déversés dans la nature et les nombreux accidents : la chasse, sous toutes ses formes, détruit la vie dans les terroirs. Et il est d’autres victimes oubliées, que l’on voudrait taire également…
La misère d’une mère élevant sa portée dans un véhicule abandonné et insalubre.
Les chiens de chasse, eux aussi
Difficile d’accepter l’image du chien « de chasse » choyé et complice, à voir ce que nos enquêteurs ont découvert. Après les pratiques violentes dont les chiens de vénerie peuvent être l’objet, nos nouvelles enquêtes montrent à quelle réalité sont confrontés certains chiens de chasseurs.
Dans ce centre en Dordogne, la situation de dizaines de chiens est terrible. Comment peut-on les entasser parmi une telle désolation ? Nombre d’entre eux sont dehors à l’attache. La profondeur des sillons creusés autour de petites niches, aux écuelles vides, est mauvais signe. Plus loin, d’autres ne sont abrités des intempéries que par des containers, des mères allaitantes apeurées gardent leurs petits dans des carcasses de véhicules dépourvues de tout, sauf de saleté.
Ces chiens vivent l’enfer, attachés et/ou enfermés dans des enclos de parpaings ou des cages trop étroites sans eau, voire des clapiers de lapins. Ils baignent dans la boue et dans leurs déjections, à l’évidence peu soignés et mal nourris. Sinon, pourquoi cet épagneul, si sociable, en serait réduit à ronger les restes d’un autre chien mort ? Dire que ces êtres faméliques seront, les jours de chasse, mobilisés pour être performants sur le gibier, sinon gare…
Quand nous avons porté plainte contre cet « élevage » bafouant la loi, on nous a d’abord répondu : « Mais ce ne sont que des chiens de chasse ! » Notre plainte a finalement été reçue et a fait bouger les autorités. À la suite de à notre campagne, le dossier s’étoffe désormais d’autres témoignages. Merci à ceux qui osent alerter malgré les intimidations et menaces, monnaie courante dans ce milieu. Grâce à eux, One Voice prépare la défense de ces chiens qui, pourtant animaux les mieux protégés par la loi, sont maltraités à outrance quand ils deviennent « de chasse ». Cela doit cesser !
Formation d’avenir
Bravo à l’Université de Rennes 2, qui proposera à la rentrée 2019 un diplôme universitaire « Animaux et sociétés », formation nouvelle, unique en France. Arielle Moreau, avocate spécialiste et consultante pour One Voice, sera l’une des intervenantes recrutées parmi les acteurs associatifs.
On voit le travail restant à faire dans les mentalités car un député breton s’est ému à l’Assemblée en demandant s’il s’agissait de faire l’apologie de « ceux qui agressent les bouchers et les agriculteurs ». Quel amalgame ! Saluons la réponse de l’université : « […] les représentants des filières animales n’ont pas l’apanage des savoirs sur la condition animale et il est urgent que différentes disciplines s’en saisissent pour l’éclairer. La formation que nous proposons est placée sous le double signe du pluralisme et de l’esprit d’ouverture. »
Quand la mort gagne du terrain
Ils pouvaient chasser les chevreuils dès le 1er juin. Il y a peu, les chasseurs ont obtenu de tuer les daims et les sangliers en été. S’ajoute l’enfer vécu par les renards et les blaireaux, tenus à tort pour nuisibles et traités comme gibier à l’année. Le déterrage des blaireaux se pratique dix mois sur douze, incluant la période de reproduction de ces animaux totalement inoffensifs. Harcelés par les chiens dans leurs terriers, acculés à défendre leurs petits pendant des heures, puis déterrés, extirpés à l’aide de pinces, ils sont achevés à coups de dague, de bâton ou de carabine, voire livrés vivants aux chiens. Une cruauté inouïe, exception française, au nom d’une surpopulation imaginaire.
One Voice combat aussi pied à pied tout arrêté préfectoral visant à étendre les tirs sur renards. Après d’autres victoires dans divers départements, notre récent succès dans l’Eure a permis d’annuler des tirs prévus sans quota pendant onze mois, y compris de nuit.
En savoir plus sur la catégorie En campagne
Fonds d’Actions Solidaires Australie
Les lanceurs d’alertes doivent-ils donc être privés de moyens d’agir ?
Visons : la ferme de l’horreur
C’est le récit d’une saisie qui aurait pu être retentissante. Jumbo, star malgré lui du cirque Muller, n’a pas pu être …
Oiseaux « de chasse », le scandale !
C’est le récit d’une saisie qui aurait pu être retentissante. Jumbo, star malgré lui du cirque Muller, n’a pas pu être …