Devant la préfecture de l’Yonne début mai, nous portions la voix des chiens élevés pour les laboratoires. Le 27 juin, One Voice était aussi au tribunal administratif de Dijon, pour faire annuler l’arrêté préfectoral régularisant l’extension de l’élevage de Mézilles. Récit et verdict dans le prochain Noé.
Le nombre aberrant d’animaux utilisés dans les laboratoires ne diminue pas. Nos efforts non plus !
Nous avons remué ciel et terre pour que la France publie ses statistiques annuelles sur les utilisations d’animaux à des fins scientifiques. Lettre au ministère, manifestation devant le Parlement européen et plusieurs actions afin de dénoncer la carence de ces données, exigées par l’Union européenne. Nos efforts ont fini par payer !
Chiffres en trompe-l’œil
Ces chiffres pour 2017, publiés fin avril 2019 grâce à notre action, sont déconcertants : 1 914 174 victimes, soit – 0,2 % comparé à 2016. L’État se félicite de cette baisse ridicule, significative selon lui car, sans préciser lesquels, davantage d’établissements de recherche ont répondu à l’enquête. On s’interroge donc sur la valeur des chiffres si des laboratoires ont pu ou peuvent ne pas répondre à ce suivi statistique ! Le ministère relie cette « baisse » à une augmentation du nombre d’animaux réutilisés plusieurs fois dans des expériences différentes. Où est le progrès éthique dans une torture répétée sur les mêmes animaux ? On nous assure aussi que toute la recherche applique avec zèle le fameux principe des 3R (Remplacement, Réduction et Raffinement) : mais si tel était le cas, le volume d’animaux expérimentés devrait baisser de manière considérable. Cherchez l’erreur !
Mézilles : toujours déterminés
On voit bien ici que le principe de recourir à des animaux vivants pour la médecine humaine ou l’industrie, n’est pas vraiment remis en question ; que l’État ferme les yeux sur le business du modèle animal, sans promouvoir efficacement les différents modèles alternatifs qui existent déjà et peuvent rendre la science moins cruelle. À Mézilles (80), dans la plus grosse usine à chiens pour laboratoires de France, la préfecture a régularisé sans sourciller le dépassement des capacités de « production » de l’établissement.
One Voice a attaqué cette décision incompréhensible. L’audience contre cet élevage, une première fois reportée à une date ultérieure (ce qui a permis des enquêtes plus approfondies), a bien eu lieu. Nous attendons la décision…
1 914 174 victimes en 2017
Aussi nos militants et sympathisants ne désarment-ils pas. Ils sont allés faire entendre leur voix et celle des chiens, le 18 mai dernier, sur place, dans les rues d’Auxerre. Ils y retourneront en septembre. Car ce combat continue : nous savons l’enfer vécu par ces cobayes et chaque jour, de nouveaux cas (voir encadré) nous en montrent l’horreur nue.
D’autres victoires encourageantes !
Nous avions aussi été choqués d’apprendre, début avril, que des élèves de deux écoles vétérinaires comptaient s’exercer sur des cochons vivants pour se former en chirurgie digestive. Diverses opérations (estomac et intestin) étaient prévues avant euthanasie. De telles pratiques, absurdes et douloureuses, avaient heurté le Dr Pierre Gallego, médecin vétérinaire qui, avec nous, demandait que soient adoptés « la réalité virtuelle, des simulateurs multimédias informatisés ou encore l’usage de tissus et cadavres d’animaux issus de sources éthiques ». Nous pouvons crier victoire car, comme pour des lapins dans les formations d’une autre école, les cours n’ont finalement été que théoriques, sans victimes !
Former des étudiants, en séminaire + travaux pratiques de chirurgie digestive sur des cochons vivants ? Business trop simple et cruel… One Voice a fait barrage par un courrier bien senti !
Formation d’avenir
Bravo à l’Université de Rennes 2, qui proposera à la rentrée 2019 un diplôme universitaire « Animaux et sociétés », formation nouvelle, unique en France. Arielle Moreau, avocate spécialiste et consultante pour One Voice, sera l’une des intervenantes recrutées parmi les acteurs associatifs.
On voit le travail restant à faire dans les mentalités car un député breton s’est ému à l’Assemblée en demandant s’il s’agissait de faire l’apologie de « ceux qui agressent les bouchers et les agriculteurs ». Quel amalgame ! Saluons la réponse de l’université : « […] les représentants des filières animales n’ont pas l’apanage des savoirs sur la condition animale et il est urgent que différentes disciplines s’en saisissent pour l’éclairer. La formation que nous proposons est placée sous le double signe du pluralisme et de l’esprit d’ouverture. »
Non au supplice des primates
Martha, Charlie et les autres sont des macaques exploités dans un programme de recherche, validé par les autorités italiennes et financé (1,9 million d’euros !) au niveau européen. Enfermés dans de petites cellules depuis le début du projet, en octobre 2018, ces primates ont déjà le crâne équipé de dispositifs par lesquels leur cerveau sera trituré pendant cinq longues années. Ils finiront aveugles, euthanasiés, après des souffrances et des niveaux de stress abominables.
De forts doutes existent sur la reproductibilité à l’humain de ces recherches sur le cortex visuel. Une vidéo de nos partenaires italiens montre leur comportement déjà anormal, des séances de travail choquantes. Une pétition est également en ligne, afin que ce projet soit stoppé car, faute de protocole détaillé rendu public, il ne comporte qu’une certitude : un enfer pour les animaux !
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